dimanche 29 avril 2012

Tout est sous contrôle

On a déjà eu l’occasion d’apprécier les performances de Hugh Laurie en tant qu’acteur et chanteur…et quand j’ai vu son bouquin à la FNAC je n’ai pas résisté à la tentation de l’acheter (et bien sûr de le lire après).

Voici donc le compte rendu de:

Laurie, Hugh (2010 [1996]) Tout est sous contrôle. Paris: Sonatine Editions, 426 pp.

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Il s’agit d’un roman d’espionnage, se déroulant principalement entre le Royaume Uni, la République tchèque et le Maroc. Le personnage principal, Thomas Lang, est aussi le narrateur. Cet ancien militaire se retrouve au milieu d’une intrigue complexe, qui mêle activistes et marchants d’armes, coups de pub géants et violence gratuite.

Lang ayant refusé de faire le tueur à gage pour exécuter un certain Woolf, il est recruté par Woolf lui-même pour démasquer un réseau de vendeurs d’armes. En effet ces marchands s’apprêtent à commettre des actes terroristes dans le seul but de les contrer à l’aide d’un nouveau modèle d’hélicoptère…et de s’assurer ainsi une grande publicité au niveau mondial.

Croyant être du bon coté, et secrètement amoureux de Sarah, fille de Woolf, Lang traverse de nombreuses péripéties policières et réussit finalement à s’infiltrer dans la bande sensée organiser les attentats. Il commence alors à se rendre compte qu’il a été manipulé, et qu’il n’est pas le seul…

Bien écrit et rempli d’un humour subtil et “very British”, ce livre est un bel exemple de roman policier réussi, qui propose un vrai approfondissement de la psychologie du personnage principal, un homme honnête et tiraillé par des doutes auquel on s’identifie aisément. En somme, un bon livre, qui a cependant du attendre la célébrité de Laurie avec Dr House pour être traduit en espagnol (2006), italien (2007), russe (2008), français (2009), polonais (2009), portugais (2009)finnois (2011).

En voici un petit extrait:

“Mon père cultivait des fraises, qu’il protégeait par un filet. De temps en temps, un oiseau apercevait en dessous un joli truc rouge et gras, plantait son bec dedans et filait avec. Parfois aussi, ledit oiseau – c’était réglé comme du papier à musique – passait les deux premières étapes, et ensuite bonjour les dégâts. Il s’emmêlait les pattes dans les mailles minuscules, et ça piaillait en battant les ailes, et mon père, levant les yeux au-dessus de ses pommes de terre, me sifflait pour que j’arrange ça. Doucement. Tu l’attrapes, tu le détaches, tu l’envoies au ciel.

Dans tout mon univers d’enfant, voilà ce que je détestai le plus.

La peur fait peur. Je la tiens pour la plus effrayante des émotions observables. C’est une chose qu’un animal fou furieux, souvent assez inquiétante, même, mais un animal terrorisé, cette boule de panique frétillante, trépidante, ces deux yeux fixes dans un tas de plumes…eh bien, je ne veux plus jamais voir ça.

C’est ce que j’avais en face de moi.”

Pour nous quitter, rien de mieux qu’une chanson interprétée par Hugh Laurie avec Tom Jones, “Baby please make a change”. Bonne route!

Hugh Laurie & Tom Jones–Baby please make a change

mardi 17 avril 2012

Sicile #7 – Les meilleures adresses

Les vacances, on le sait, finissent toujours pour se terminer. Après avoir beaucoup parlé de quoi visiter, voici les meilleures adresses où nous sommes allés avec quelques conseils au passage.

Dormir. C’est difficile de trouver des bons coins à la campagne. Il faut se méfier des chambres d’hôte (souvent très humides, mal situées dans la ville et chères), et préférer des plus classiques hôtels. A Palerme, il faut faire gaffe aux logements dans la vieille ville: ils sont souvent très bruyant, à cause de la “movida palermitaine”.

Palerme: Le Palazzo Brunaccini, un hôtel récemment ouvert dans un immeuble renouvelé au cœur de la vieille ville, est un bon choix: silencieux, propre, confortable, et le personnel est très courtois. Pouce levéPouce levé

Manger. Les siciliens ont beaucoup de plats typiques, dont les pâtes avec aubergines et sauce tomate et celles avec les sardines; la soupe de fèves; les rouleaux d’espadon; etc. Leur cuisine compte aussi beaucoup de desserts, dont les cannoli, la cassata, le blanc-manger. En général, les établissements proposent une cuisine agréable mais pas très élaborée ni particulièrement soignée. Cependant, il n’est pas rare de tomber sur des belles surprises.

Palerme: Pour un repas normal, de bonne qualité, le Carlo V fait parfaitement l’affaire. Situé au centre ville, il propose une cuisine savoureuse et sans défauts et le personnel est très souriant et amical. Pouce levéPouce levé

Toujours au centre ville, pour une atmosphère plus chic il faut aller du côté de L’ottava nota, petit restaurant gastronomique qui propose une carte très soignée et des plats vraiment aboutis (par exemple: le merlu au basilic). Les desserts y sont aussi sublimés (dans la photo: la cassata de la maison).     
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Pour des petits creux, je suggère la pâtisserie Cappello: des desserts traditionnels en tout genre, plus ou moins légers, savamment confectionnés et délicieux en bouche.Pouce levé

 

Agrigente: Le restaurant gastronomique Kalòs offre une carte extrêmement réfléchie et des plats qui démontrent le travail magistral du chef (par exemple: l’artichaut aux crevettes, voir photo). Le personnel (dans notre cas, l’épouse du chef) est aux petits soins et le repas devient un véritable régal.   Pouce levéPouce levéPouce levé


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Modica: L’Osteria dei Sapori Perduti propose une carte simple, avec des plats traditionnels riches et des gouts typiques d’une cuisine familiale (par exemple: la soupe de lentilles). Le personnel y est sympathique et les prix sont raisonnables. Pouce levéPouce levé

Caltagirone: La pizzeria Mamadina est l’idéal pour manger une bonne pizza, d’autant plus que le chef est champion de pizza artistique! Pouce levé

Syracuse: Le restaurant Il Porticciolo est l’endroit où manger du poisson frais, frit ou au four; le personnel est courtois et l’ambiance est agréable.Pouce levé

Et voici, pour clore en beauté cette série dédiée à la Sicile, “Per amare Palermo” du palermitain Pippo Pollina, une chanson qui résume bien l’atmosphère de la ville mais aussi, un peu, de toute l’ile sicilienne. Bonne route!

Pippo Pollina – Per amare Palermo

Sicile #6 - Palerme

Après une route interminable, étroite et souvent mal entretenue…


…entourée d’un paysage fleuri et verdoyant…



…on est arrivés à Palerme, chef lieu de la région Sicile!



Ville de 720.000 habitants, elle est touristiquement renommée surtout pour sa vieille ville, qui est malheureusement très pauvre, architecturalement dégradée et sale.



Malgré cette atmosphère décadente, et après avoir “profité” du petit tremblement de terre le vendredi matin, on a quand même trouvé plusieurs endroits sympas à visiter.
Tout d’abord, la cathédrale, dont la façade est très lumineuse…


…et dont l’intérieur est intéressant surtout à cause d’une méridienne (plus précisément, un cadran solaire négatif fonctionnant grâce à un trou dans une chapelle, ce mécanisme était très employé aux siècles XVIIIe et XIXe)…


…et parce qu’il auberge dans une niche en argent les très vénérées reliques de la Ste Rosalie, protectrice de la ville.



Une étape qui vaut la peine est aussi la Galerie d’art de Sicile, qui contient essentiellement des œuvres d’art religieux et ne laisse aucune place à l’art contemporain. Parmi les sculptures et les tableaux on note plusieurs interprétations de la Vierge allaitant…



…et un remarquable “Triomphe de la mort” anonyme.



En matière d’art religieux, l’étape obligée et plus surprenante est cependant la Chapelle Palatine, se trouvant dans le Palais des Normands, aujourd’hui siège de l’administration régionale sicilienne. Assez petite et obscure, cette chapelle est entièrement décorée par des sublimes mosaïques dorés, représentant des scènes religieuses; les photos ne restituent pas la magnificence de l’endroit!





Certains des endroits palermitains mentionnés par la plupart des guides touristiques n’ont en réalité qu’un mince intérêt; ainsi, par exemple, le marché de Ballarò (simplement un marché de produits alimentaires et, qui plus est, sale, chaotique et rempli de foule), le marché aux puces (petite brocante qui, elle, est ordonnée, mais ne propose rien de plus que n’importe quelle brocante) et l’Eglise de St Jean des Ermites (comme on voit dans la photo, c’est plus un petit jardin qu’une église).



Par contre, quelques endroits ne sont pas mentionnés dans tous les guides mais sont jolis et méritent d’être cités ici. Parmi eux, le Musée des marionnettes, avec des marionnettes provenant de tous les coins du monde, des vidéos et un petit théâtre; ce musée contient aussi une vaste collection de marionnettes siciliennes (les Pupi), qui étaient employées dans des spectacles à sujet chevaleresque et moyenâgeux.



Palerme est une ville avec très peu de verdure dans l’espace public. A part quelque endroits comme St Jean des Ermites et quelques parcs avec des arbres monumentales (dans la photo, c’est UN seul
arbre!)…



…la ville est envahie de voitures, et même la promenade le long de la mer n’est pas particulièrement valorisée ni entretenue.



Pour cette raison il vaut la peine de visiter le Jardin Botanique, qui lui non plus ne figure pas dans toutes les guides. Il s’agit d’un espace de 10 hectares, bien aménagé (malgré le fait qu’encore une fois l’entretien laisse à désirer) et où il est agréable de se promener au milieu d’une grande variété de plantes, en plein air ou en serre…



…et de petits étangs et fontaines.



Avant de quitter la ville, il est aussi recommandable de faire un tour dans la zone nouvelle de la ville, sans doute plus propre, ordonnée et “présentable” (je pense, par exemple, à Viale della Libertà et à ses belles boutiques). Dans cette zone se trouve aussi l’imposant Théâtre Massimo, un des symboles de la
ville.



Pour nous quitter et prendre congé de cette ville pleine de contradictions et, pour certains aspects, très choquante, qui est Palerme, rien de mieux que Post Moderno de la palermitaine Giuni Russo. Bonne route!


Giuni Russo–Post Moderno

Sicile #5 - La vallée des temples

Dans cette ile si archéologiquement riche, une visite à ne pas manquer est celle de la Vallée des temples, près d’Agrigente.

La ville d’Agrigente est très chaotique, pas spécialement jolie, étouffée par la circulation des voitures, et elle ne mérite pas un détour en soi. Cependant, sur des petites collines et dans une petite vallée juste en bas de la ville, se trouve une série incroyable de temples et autres ruines grecques en plein air et facilement visibles déjà depuis la route.



Si on entre dans le parc archéologique, on se trouve au milieu de ce qui reste de ces édifices, étonnamment bien conservés: plusieurs temples…



…dont un qui avait été transformé en église (on voit les restes des parois au delà des colonnes)…


…des anciens murs…


…et le symbole de la ville d’Agrigente, une reconstitution d’une partie d’un temple qui fut détruite par un tremblement de terre…



…le tout au beau milieu de la nature, avec une végétation agréable malgré un certain manque d’entretien.


Les témoignages du passage des grecs sont en réalité présents un peu partout en Sicile. A ce propos, une visite au Musée de la céramique dans la ville de Caltagirone permet d’admirer des vases, coupes et autres objets de l’époque.



La ville de Caltagirone a continué la tradition de la céramique jusqu’à aujourd’hui; dans le centre ville, se trouve l’énorme escalier de Santa Maria del Monte, décoré avec du carrelage produit et peint sur place…



…et sur l’escalier, ainsi que dans les rues environnantes, sont situées des nombreux ateliers et boutiques de céramiques peintes (mais rares sont les objets vraiment jolis: la plupart d’entre eux arborent des couleurs et des formes très chargées et plutôt lointaines des gouts contemporains).



Puisqu’on parle de la Sicile, continuons à faire honneur à la musique locale avec “Fiori d’arancio”, de Carmen Consoli. Bonne route!


Carmen Consoli – Fiori d’arancio

mardi 10 avril 2012

Sicile #4 – Château de Donnafugata

Les routes siciliennes sont pointillées d’anciennes maisons de maitre, pour la plupart abandonnées, ayant appartenu à des grands propriétaires fonciers.

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Aujourd’hui nous avons pu visiter une de ces demeures au charme exceptionnel, le Château de Donnafugata.

Une famille noble et de propriétaires fonciers acheta une structure construite au moyen âge et la restructura entièrement à la fin du XIXe siècle pour lui donner la forme actuelle, celle d’un imposant château avec plus que 120 pièces et entouré par un jardin de 8 hectares.

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Actuellement seul une partie de la bâtisse peut être visitée, un peu plus que 20 pièces richement décorées avec des fresques, tableaux et mobilier original; ce sont toutes des pièces de l’étage qui était  réservé aux nobles, un autre étage étant dédié au personnel de maison. Voici par exemple la salle des miroirs (inspirée de Versailles)…

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…le salon des enseignes nobles (avec les fresques de plus que 700 enseignes des familles nobles siciliennes)…

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…et un couloir.

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En plus d’être entouré par un jardin fleuri et lui aussi décoré avec des statues, fontaines et petits temples…

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…le château possède aussi un labyrinthe bien amusant…

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…et il profite d’un merveilleux panorama sur la vallée environnante et la mer.

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Entre la mer et la montagne, cette demeure mérite absolument une visite, ne ce fusse que parce qu’il est super étonnant de voir tant de luxe au beau milieu des champs!

Coté montagnes, les villes aux alentours sont aussi plutôt intéressantes. Par exemple, Scicli possède un centre ville paisible, avec des petits palais bourgeois (dans celui de la deuxième photo, l’escalier se coupait en deux: côté droit pour les maitres, côté gauche pour les serviteurs)…

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…et de nombreuses églises.

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Beaucoup d’églises aussi à Ragusa Ibla, partie ancienne de la ville de Ragusa, plus grande que Scicli mais tout autant paisible.

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Coté mer, il n’y a pas grande chose à visiter: la mer est acceptable mais pas exceptionnelle, et les villages côtiers ne sont pas vraiment touristiques. Cependant, il est agréable de se promener sur les nombreuses petites plages des environs…

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…et il est même possible de visiter des endroits très particuliers, comme cette tour bâtie en face de la mer dans le village de Pozzallo au XIVe siècle et destinée au stockage et à l’acheminement maritime du blé, puis intégrée dans le système de défense de l’ile sicilienne.

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Pour nous quitter, voici encore un morceau tiré de ma playlist pour ces vacances, “We are young” des américains Fun. Bonne route!

Fun–We are young