En attendant la délibération du Conseil National sur l’adoption d’enfants par les couples homosexuelles, le débat fait rage en Suisse. Les journaux, les télévisions et les sites internet dédient des pages et des pages à l’argument, et vu certains des arguments qu’on peut lire on est forcé de revenir sur l’argument.
Par exemple, si on va sur le site de la RTS (ex TSR), on peut lire les commentaires suivants. Puisque ils sont fantaisistes et vraiment à coté de la plaque, nous avons pris le temps de les classer et de les commenter par groupes.
Ceux qui sont restés bouche-bé
“A nom d'un rejet de l'homophoblie, faudrait-il tout accepter?
A nom d'une ouverture d'esprit faut-il fermer les yeux ?”
Ben non, il ne faudrait pas TOUT accepter. Juste que les membres de la communauté lgbtq aient les mêmes droits que les autres, aussi pour ce qui concerne la reproduction et le droit d’avoir des héritiers.
Les “naturalistes”
“Biologiquement, historiquement et culturellement les enfants sont éduqués par leurs parents qui les ont procréés. Malheureusement certains son orphelins et adoptés par des parents qui auraient pu avoir ou on eut des enfants.
Les homosexuelles ne peuvent pas avoir d'enfants naturellement, donc il est légitime de ne pas accepter l'adoption par les homosexuelles.”
Est-ce que l’éducation est biologique? Non, elle est historique et culturelle. Donc, c’est aux individus de décider comment ils veulent la donner, qu’elle soit donnée pas le père, la mère, la tante, le cousin ou le voisin de palier. Puis, les homosexuels peuvent avoir des enfants tout autant que les couples stériles: pourquoi ces derniers devraient avoir accès à l’adoption (et à la FIV) et pas les lgbtq?
“Le comportement naturel de toute créature vivante, est la reproduction de l'espèce. Ce sentiment "animal" est normalement ancré dans chacun de nous, même si nous n'avons pas conscience, et il pousse un sexe vers l'autre. Il apparaît donc vraisemblablement, que ce sentiment a disparu chez les homosexuels. loin de moi l'idée de les juger ou de les condamner, car ils ne sont pas responsable de cette dégénération.”
La démonstration que ce sentiment n’est pas ancré en chacun d’entre nous est que les lgbtq existent – et qu’ils ont un désir d’enfant tout en n’ayant pas envie d’avoir des relations sexuelles de type hétérosexuel! Et puis, qu’est-ce que cette récupération du vocabulaire hitlérien – ose-t-on encore parler de dégénérescence au XXIe siècle?
“L'homoparentalité me paraît un grand mensonge envers un enfant. En effet, comment transmettre l'amour de l'autre, tout en lui expliquant que sa conception a été entièrement organisée dans la négation de l'autre genre?”
Les lgbtq ne nient pas l’autre genre. Ils préfèrent avoir des relations sexuelles et vivre en ménage avec un membre du même sexe, mais cela n’a rien à voir avec l’autre genre (puisque le genre n’est pas équivalent au sexe).
“Depuis le début de notre civilisation, des hommes des cavernes jusqu’à maintenant la cellule de base de notre civilisation a été la famille. Depuis quelques années cette notion disparaît devant les contraintes économiques, les contraintes soient disant sociale, et une certaine vision du futur de l’humanité. Si nous démolissons les bases (La famille est une de ses bases) sur laquelle nos sociétés sont basées que va t’il se passer pour notre civilisation ??
Si on sape les fondations de notre civilisation on détruit notre civilisation et notre sort serra pareille à celui de l’empire romain.”
Il faut retourner au cours d’histoire. La famille hétérosexuelle nucléaire telle qu’on la connait aujourd’hui dans le monde occidental n’existe que depuis 2 siècles environ. Avant, on avait toute sorte de famille élargie et non monogame, basée sur les intérêts politico-économiques et sur les craintes religieuses plus que sur l’amour. Lecture conseillée: Histoire de la sexualité, tomes 1, 2 et 3.
“Je suis opposé a l'adoption des enfants avant l'age de 8 ans a 10 ans par des couples du même sexe uniquement pour la question que les enfants de moins de 8 ans ont besoins de sa MAMAN et son PAPA. La nature l'a dit pas moi!!!”
La nature ne parle pas, et les contraintes biologiques disent juste qu’il faut un ovule et un spermatozoïde pour faire un gamin. Rien n’est dit sur les gens qui doivent élever leurs gosses. A ce propos, est-ce que les enfants confiés aux grands-mères, aux tantes, aux oncles etc. – pratique très diffuse partout au sud de l’Europe et dans les pays du Sud - grandissent perturbés?
“Aujourd'hui, en accordant ce droit, je crois qu'on bafoue celui de l'enfant, qui lui a le droit de vivre dans un environnement plus proche de la norme naturelle admise communément dans notre société. Qu'on l'utilise même comme un cobaye, pour prouver une certaine conformité sur un mode de vie minoritaire, encore actuellement. Un homme peut naturellement aimer un autre homme, mais de là à éprouver une attirance sexuelle et à coucher avec lui résulte certainement d'un autre mécanisme.”
Le fait de modifier les lois modifie aussi la norme communément admise dans une société. Et puisque c’est une norme communément agréée, ça va de soi que ce n’est pas “naturelle”. Puis, bien sûr un homme peut aimer un autre homme….s’il couche avec, c’est juste qu’il est honnête avec soi-même et pas frustré ni réprimé ni sexophobe.
“L'enfant a besoin de s'identifier aussi bien à la mère qu'au père. Donc s'il manque l'un ou l'autre il lui sera très difficile d'avoir un parcours de vie harmonieux sur la plan affectif puisqu'il n'a pas connu une relation saine et aimante mari/femme.”
Quid des familles monoparentales? Faut-il leur enlèver les gamins? Et on fait quoi avec les veufs/veuves? Il ne me semble pas que les enfants qui ont été élevés par un parent seul deviennent des dangereux psychopathes. En outre, qui dit qu’une relation lgbtq ne peut pas être saine et aimante?
“Faut-il légaliser, c'est à dire encourager des dérives, sous prétexte de tolérance, de grandeur d'esprit qui n'est en fait qu'une absence de repère largement liée à une éducation déficiente ? Faut-il renoncer à l'éducation bipolaire homme-femme, dont la complémentarité est synonyme souvent d'équilibre chez l'enfant de par le pivot solide que peut représenter un couple?”“Psychiquement l’enfant a besoin d’un père, d’une mère,d'un Amour et d’une éducation bipolaire ! Affirmer le contraire est un encouragement à la destruction de la société. La bible dit que dans les temps de la fin, le bien sera appelé mal, et le mal bien. Cette parole qui était impensable il y a quelques années devient réalité. Ne jouez pas à l’autruche. Les belles années, avec de telles prises de positions, ne reviendront plus ! Vous préparez un « beau » monde pour vos enfants ! À quand des COURS obligatoires DE LOGIQUE dans les Écoles. (L’Homosexualité et leurs éventuelles adoptions d’enfants sont contraires aux lois de la nature.)”
Mon Dieu, on n’espère pas que les enfants des familles hétérosexuelles reçoivent une éducation BIPOLAIRE…ce serait inquiétant et vraiment dangereux! Là, il faut plutôt des cours de vocabulaire et de laïcité (la bible dit aussi qu’on peut vendre et acheter des esclaves, ou échanger ses filles contre des animaux…ce n’est pas pour autant qu’on le fait).
“Pour moi pas d'adoption car l'enfant a besoin d'un père masculin et d'une mère féminine. Point barre. Je ne dis pas que les parents hétérosexuels sont tous irréprochables loin de là, mais l'enfant a besoin de pouvoir S'IDENTIFIER aux gens de son sexe, alors comment ferait-il avec 2 pères ou 2 mères ?”
De toute évidence, il faut intégrer des cours GENRE dans les écoles, et cela dès le plus tendre âge. Qui a dit qu’un père est forcément masculin et qu’une mère est forcément féminine? Et qu’est-ce qu’être masculin/féminin signifie? On doit du coup forcer les couples hétérosexuels à jouer le jeu du bon flic et du flic méchant (et balayer 50 ans de luttes féministes), pour revenir à la situation d’avant 1968?
“Je ne peux souscrire ni au mariage et encore moins à l'adoption par des couples gay. La question n'est pas d'ordre moral, bien entendu ! Elle est celle d'un certain équilibre autant pour les enfants que pour les parents. Il faut un homme et une femme pour faire un enfant et pour l'élever et le former à la vie. Les familles recomposées ou adoptives hétérosexuelles rencontrent souvent beaucoup de difficultés avec l'adolescence et je suis persuadé que ces difficultés seront augmentées par le facteur "gay".”
Pourquoi cela? Et c’est quoi le facteur “gay”? Heureusement, élever des gosses ne peut se faire en appliquant des équations du type P(père) + M(mère) - G(facteur gay)!
“Si je peux facilement concevoir qu'un couple féminin puisse élever un ou plusieurs enfants, car la femme est faite pour être mère, et ceci quelque soit le contexte. J'ai beaucoup plus de peine à imaginer deux hommes élever un ou une gosse, car la connaissance du côté féminin doit manquer cruellement à quelque part.”
La femelle a un corps qui peut porter des enfants, mais dire que seul la femme serait tendre, affectueuse et capable de prendre soin des autres reviendrait à nier que le genre est une construction sociale. Encore une fois, le sexe n’équivaut pas au genre!
Les victimes du genre
“Je vais jusqu'à me demander si le désir d'enfant des homos n'est pas finalement avouer que cette façon de vivre sa sexualité a un côté insupportable et qu'il faut donc, par un moyen détourné, retrouver une dualité du genre, mais sur le dos de l'enfant.”
Est-ce que c’est vraiment si difficile d’imaginer un ménage où les rôles (affectifs, sexuels, éducatifs) ne sont pas figés? Il est tout à fait possible d’établir un ménage lgbtq où il n’y a pas un qui “fait l’homme” et un qui “fait la femme”, mais où des adultes responsables s’occupent des mêmes tâches en même temps ou à tour de rôle.
Les législateurs fantaisistes
“Notre société a tendance à vouloir toujours adapter la loi aux situations existantes sans se demander si ces situations sont idéales. Il existe des couples divorcés ou séparés mais personne avant de se marier ou de se mettre en couple n'affirmerait qu'il sera heureux et qu'il vise comme situation "d'être divorcé". Nous visons l'idéal mais nous nous adaptons lorsque n'atteignons pas cet idéal. Par contre, faisons attention de n'inscrire dans nos lois que les situations idéales pour éviter un nivellement par le bas de notre société.”
Puisqu’on veut inscrire dans la loi seulement les situations idéales, supprimons aussi les lois régissant le divorce et tout ce qui ne nous plait pas vraiment…et puis déménageons tous ensemble au pays des bisounourses. De plus, pourquoi la parentalité lgbtq ne serait pas une situation idéale?
“L'Etat n'a pas a entrer en matière pour reconnaître une union entre personnes de même sexe. Cela doit rester privé. Enfin, l'Amour a un telle richesse qu'il est impossible de l'épuiser. Il y a l'Amour de Dieu, l'amour entre un homme et une femme, amour exclusif et sponsal, l'amour entre frère et soeur, l'amour d'amitié (qui ne peut être que cet amour entre deux personnes de même sexe)... Ces types d'Amour n'entraînent pas la sexualité, qui est accompli entre un homme et une femme dans le cadre fidèle du mariage.”
Puisqu’une union d’amour doit rester privée, privatisons aussi les mariages hétérosexuels, et régulons-les avec des contrats de droit privé sur le même type que les SàRL… De plus, l’amour entre personnes du même sexe entraine une sexualité tout comme l’amour hétérosexuelle.
Les paranos
“C'est clair qu'il y a un lobby des homosexuelles au niveau de la pouvoir qui est extrêmement fort. Si non on peut pas explique une pareille décision. je ne suis pas conspirationniste mais d'un point de vue politique c'est une gaffe. Ce comme ils on perdu leur tête ou, plus logique comme Berne a reçu l'ordre d'accepter cette chose-ci.”
Oui, bien sûr. Les membres de la communauté lgbtq sont si puissants que non seulement les lgbtq ne sont pas discriminés, mais ils ont même plus de droits que les autres….peut-être que dans les années 1960 c’est un lobby noir qui a fait passer le Civil Rights Act aux USA!
Une chose nous interpelle grandement dans tous ces commentaires, c'est qu'ils concernent quasiment tous le droit d’existence des familles homoparentales. Donc en gros, on se pose le problème de voir si d'un point de vue éthique les homosexuels ont-ils le droit ou non d'avoir des enfants et de former une famille homoparentale, si c'est bien ou non. Mais aujourd'hui cette problématique est dépassée, les homosexuels n'ont pas attendu une quelconque approbation pour former des familles avec enfants, ces familles existent que les gens le veulent ou non!
En Suisse plusieurs milliers d'enfants (entre 6000 et 20000) vivent dans des familles homoparentales et ces enfants n'ont pas de protection juridique égale à celle des autres enfants: les droits de visite de la part du parent non biologique en cas de séparation ainsi que l'héritage n'existent pas.
Ces familles ne vont pas disparaître si Berne, ou le peuple en cas de référendum, donnent un avis défavorable à l'adoption par le conjoint de l'enfant voire à l'adoption totale, alors il serait temps qu'on pense à ces enfants avant de se préoccuper d'une pseudo morale qui n'existe pas réellement et qui masque juste un profond malaise face à ces familles.
Maintenant que nous avons utilisé notre droit de réponse, et en espérant d’avoir éclairé le brouillard dans lequel nombre de personnes se baladent, quittons-nous avec la toute nouvelle vidéo d’Arielle Dombasle sur le mariage homo. Bonne route!
Arielle Dombasle pour Act Up Paris (2012)
Encore de la provoque...quelle becasse
RépondreSupprimerC'est bizarre: quand un hétéro soulève le débat, personne n'utilise le terme de "provocateur", alors que si des membres de la communauté lgbtq osent répondre ils font forcément de la provoc'. La prochaine fois, répondez aux arguments par des autres arguments et non pas avec des insultes.
RépondreSupprimerPour info, l'insulte sexiste "bécasse" indique "une femme sotte, sans esprit" et dérive de l'expression "La bécasse est bridée", indiquant une ancienne méthode de chasse aux oiseaux (déf: "Quand quelqu'un s'est laissé surprendre à une tromperie qu'on lui avait préparée"). Or, en répondant par des insultes et sans pouvoir donner des arguments convaincants, c'est vous qui tombez dans la trappe et qui démontrez la pauvreté de votre argumentaire.
Argomento davvero impegnativo! L'amore omosessuale è da rispettare come quello etero, e sicuramente discriminare le persone per questo è assurdo. Credo anche che se lo vogliono due omosessuali debbano potersi sposare. Trovo curioso che mentre calano a picco gli sposalizi tra etero, gli omo ne abbaino così tanta voglia! Forse basterebbe veder riconosciuta legalmente l'unione, lo "sposalizio" in questo caso avrebbe ancora senso?
RépondreSupprimerAltro discorso sono i bambini... A parte tutti i ragionamenti su educazione, genere ecc.. in cui non capisco granchè, mi chiedo se non ci sia un motivo nel fatto che dall'unione sessuale di due donne o due maschi non può nascere un bambino. E dato che c'è sicuramente un motivo sul fatto che ci vogliono due persone di sesso diverso, non credo sia una buona idea la fecondazione artificiale. Sicuramente è meglio l'adozione, sopratutto se l'alternativa di quel bambino è crescere per strada, in orfanatrofio e senza affetti. E comunque, in questa società così fortemente schierata, dove penso che la maggioranza veda di cattivo occhio le unioni gay, si pensa a come potrebbe sentirsi un bambino al di fuori delle mura di casa? E' da egoisti e miopi non pensare a quale derisione e sofferenza potrebbe andare incontro a scuola e con gli amici, se già solo a parlarne ora si scatena l'inferno. Sulla equivalenza degli ambienti di crescita in assenza dei genitori, nonni, zie, ecc...qualcuno ha delle perplessità. Si dice che possa essere molto dannoso per un bambino piccolo il senso di abbandono che prova quando la madre deve lasciarlo in altre mani per molto tempo, come succede ad esempio se va a lavorare lontano , anche se è attorniato da tutto l'affetto possibile...Chissà se è vero, e chissà cosa ha dovuto superare la madre per lasciarlo...Magari tornando indietro non lo rifarebbe di sicuro.
Forse molte cose non le sapremo mai, ma di una cosa sono convinta: è meglio lasciar fuori i bambini da situazioni che già comportano sofferenza e discriminazioni. Ciao un abbraccio Francesca
Sinceramente non credo che nella comunità LGBTQI tantissima gente abbia voglia di sposarsi; penso che sia piuttosto una battaglia di principio, per vedersi riconoscere un diritto del quale si può usufruire oppure no...
RépondreSupprimerPer i bambini è la stessa cosa, si tratta di un diritto; poi, ciascuno è libero di usufruirne oppure no! I bambini possono soffrire per migliaia di ragioni diverse, e per migliaia di motivi possono essere vittime di prese in giro o rifiutati dagli atri...ma non per questo si smette di vivere! E poi l'atteggiamento delle persone cambia anche se si prende il rischio di fare le cose. Per esempio, se nessuna donna avesse portato i pantaloni, con il rischio di subire lo sguardo e le cattiverie degli altri, oggi saremmo ancora tutte in gonnella!
Certo, mi dirai che non si può decidere della vita degli altri, ma questo è quello che i genitori fanno ogni giorno per i figli, in ogni caso finché questi sono piccoli...e spesso si tratta di scelte militanti (prendi per esempio quelle persone che non hanno la televisione, o quelli che vanno in chiesa tutte le domeniche) per le quali non si chiede l'opinione del bambino (che potrebbe non essere d'accordo).... Quindi, ecco perché sono per il fatto che si riconosca a tutti il diritto a fondare una famiglia, anche laddove questo diritto implicherebbe la costituzione di famiglie militanti: ognuno milita, ciascuno a modo suo.
Bacioni,
Paola