Depuis deux jours une polémique enflamme le monde LGBTQ, suite aux déclarations du patron de Barilla, qui en gros a dit qu’il n’aurait pas mis de gays dans ses pubs car il soutient la famille traditionnelle et que, si les gays n’apprécient pas, ils peuvent toujours acheter des pâtes chez la concurrence.
Une campagne de boycott des produits Barilla a donc commencé, et elle a donné lieu à une offensive médiatique des militants LGBTQ ainsi qu’à de nombreuses parodies. Entre autres, des concurrents de Barilla ont saisi l’occasion pour se donner une image de marque gay-friendly, ce qui bien évidemment était prévisible.
J’ai recueilli certains des tweets parmi les plus amusants ici, ce qui m’a aussi permis de tester Tweetbook. Il s’agit d’un nouveau service, encore en version beta, qui permet de sauvegarder des tweets et de créer un petit livre en format .pdf avec eux. Le rendu graphique est intéressant et ça vaut la peine d’y faire un tour, d’autant plus qu’obtenir une invitation pour tester le site est très facile (j’ai demandé et je l’ai reçue après 10 minutes).
Malgré le fait que le suicide marketing de Barilla est évident, certains commentateurs ont eu le culot de dire que les “lobbies gays” ont réagi de manière extrémiste, et que monsieur Barilla a le droit de faire les choix publicitaires qu’il veut pour son entreprise.
Or, c’est précisément quand je lis cela que je sursaute. En effet, premièrement ce n’est pas une réaction extrémiste, mais parfaitement normale. Si vous n’en êtes pas tout à fait convaincus, essayez de lire cette version (le texte est celui original, seulement les références aux gays ont été changées; adaptation réalisée par LezPop):
“On ne va pas faire une pub avec une famille de noirs parce que la nôtre est une famille traditionnelle blanche. Ce n’est pas pour manquer de respect aux noirs, mais parce que je ne suis pas d’accord avec eux. Si les noirs aiment nos pâtes et notre communication, ils en mangent, et s’ils n’aiment pas ce qu’on dit ils éviteront d’en manger et en mangeront une autre”
Choquant, pas vrai?
Donc, le premier point est que dans une société civilisée on ne devrait pas s’exprimer de la sorte.
Le deuxième point concerne la liberté des choix marketing de l’entreprise. Bien évidemment, Barilla est à 100% libre de choisir la communication et les valeurs qu’elle préfère. Cependant, les consommateurs ne sont pas des victimes passives: ils sont tout autant (si ce n’est plus) libres de choisir quels produits acheter. Ainsi, ils votent avec leur porte-monnaie (ce qui, à mon avis, est aussi l’un des suffrages les plus efficaces). Et, puisqu’au fond il s’agit d’un choix politique au sens large, ils sont aussi libres de faire de la “propagande” pour ou contre un certain produit auprès de leurs amis et connaissances.
Donc les politiciens et les commentateurs réactionnaires devraient se souvenir de cela: même dans un pays qui accorde peu (ou pas) de droits aux LGBTQ, ceux-ci peuvent utiliser leur poids économique pour réagir quand leur dignité est bafouée.
Sur cela, je vais vous souhaiter une bonne soirée parce que je dois aller cuisiner (des pâtes De Cecco) et je vous laisse en compagnie d’une chanson que j’aime beaucoup, Breathe des britanniques Erasure. Bonne route!
I like your stories because they are filled with emotions and convey in color the sensations of new skills.
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