On a déjà eu l’occasion d’apprécier les performances de Hugh Laurie en tant qu’acteur et chanteur…et quand j’ai vu son bouquin à la FNAC je n’ai pas résisté à la tentation de l’acheter (et bien sûr de le lire après). Voici donc le compte rendu de: Laurie, Hugh (2010 [1996]) Tout est sous contrôle. Paris: Sonatine Editions, 426 pp. |
Lang ayant refusé de faire le tueur à gage pour exécuter un certain Woolf, il est recruté par Woolf lui-même pour démasquer un réseau de vendeurs d’armes. En effet ces marchands s’apprêtent à commettre des actes terroristes dans le seul but de les contrer à l’aide d’un nouveau modèle d’hélicoptère…et de s’assurer ainsi une grande publicité au niveau mondial.
Croyant être du bon coté, et secrètement amoureux de Sarah, fille de Woolf, Lang traverse de nombreuses péripéties policières et réussit finalement à s’infiltrer dans la bande sensée organiser les attentats. Il commence alors à se rendre compte qu’il a été manipulé, et qu’il n’est pas le seul…
Bien écrit et rempli d’un humour subtil et “very British”, ce livre est un bel exemple de roman policier réussi, qui propose un vrai approfondissement de la psychologie du personnage principal, un homme honnête et tiraillé par des doutes auquel on s’identifie aisément. En somme, un bon livre, qui a cependant du attendre la célébrité de Laurie avec Dr House pour être traduit en espagnol (2006), italien (2007), russe (2008), français (2009), polonais (2009), portugais (2009), finnois (2011).
En voici un petit extrait:
“Mon père cultivait des fraises, qu’il protégeait par un filet. De temps en temps, un oiseau apercevait en dessous un joli truc rouge et gras, plantait son bec dedans et filait avec. Parfois aussi, ledit oiseau – c’était réglé comme du papier à musique – passait les deux premières étapes, et ensuite bonjour les dégâts. Il s’emmêlait les pattes dans les mailles minuscules, et ça piaillait en battant les ailes, et mon père, levant les yeux au-dessus de ses pommes de terre, me sifflait pour que j’arrange ça. Doucement. Tu l’attrapes, tu le détaches, tu l’envoies au ciel.
Dans tout mon univers d’enfant, voilà ce que je détestai le plus.
La peur fait peur. Je la tiens pour la plus effrayante des émotions observables. C’est une chose qu’un animal fou furieux, souvent assez inquiétante, même, mais un animal terrorisé, cette boule de panique frétillante, trépidante, ces deux yeux fixes dans un tas de plumes…eh bien, je ne veux plus jamais voir ça.
C’est ce que j’avais en face de moi.”
Pour nous quitter, rien de mieux qu’une chanson interprétée par Hugh Laurie avec Tom Jones, “Baby please make a change”. Bonne route!