Il y a quelques jours, F. m’a demandé d’où venait mon nouvel avatar. Il s’agit d’un tableau du peintre hollandais
Gabriel Metsu (Leyde 1629 – Amsterdam 1667), un artiste peu connu que j’ai découvert grâce à
un article sur le site de la
National Public Radio étasunienne.
Metsu était un peintre très productif (on conserve aujourd’hui environ 150 de ses œuvres) et il est devenu populaire surtout pour sa représentation des lumières, son respect des proportions et son attention envers les gens communs, le “petit peuple”. Tous ces éléments se retrouvent dans un de ses tableaux les plus connus, Le marché aux herbes d’Amsterdam, exposé au musée du Louvre et que vous pouvez voir ci-contre. | |
| Le tableau qui fait office d’avatar s’intitule Homme écrivant une lettre et il a été peint entre 1662 et 1665 environ. Il représente un homme assis, qui écrit en face d’une fenêtre, ouverte, avec un mappemonde à son coté et une peinture champêtre sur le fond. Le personnage a un air serein, tranquille, il semble écrire juste pour donner de ses nouvelles, de manière tout à fait relaxée. |
Outre la finesse des détails du corps et l’attention dans le choix des couleurs et la représentation des ombres et des lumières, ce qui m’a plu dans ce tableau est la perfection d’exécution du visage, des mains et de la nappe sur la table. Ce tableau a une particularité en plus: la lettre n’est pas seulement écrite…mais aussi envoyée…et reçue!
En effet, dans la même période, Metsu a aussi peint Femme lisant une lettre, et on peut imaginer qu’il s’agit de la même missive puisque les deux personnages se trouvent dans deux endroits distincts (symbolisés par les peintures; dans le tableau avec la femme il n’y a plus un panorama champêtre mais un décor marin) et la femme lit avec une expression calme, comme s’il s’agissait de nouvelles courantes. Voilà donc une scène de vie domestique simple, rendue avec des détails soignés mais pas surabondants. |
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Gabriel Metsu a vécu pendant le
Siècle d’Or de l’histoire hollandaise (1584-1702), celui où les Provinces Unies deviennent la première puissance commerciale au monde et les arts du pays bénéficient de cette période de prospérité tout comme les sciences et la technique. Des nombreux artistes de la même période pourraient être mentionnés, puisque la grandeur du plus connu d’entre eux (
Rembrandt) était accompagnée par celle de beaucoup de peintres moins fameux mais tout de même très talentueux.
Parmi eux, on peut citer le paysagiste Jan Van Goyen, dont le choix de couleurs n’est pas sans annoncer les thématiques romantiques qu’on retrouvera un siècle et demi plus tard. J’ai choisi de vous montrer son œuvre Vue de la Merwede près de Dordrecht, qui contient deux de ses éléments préférés, soit un grand espace laissé au ciel et l’investissement du paysage par les activités humaines. |
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Un autre style de peinture très populaire de cette époque est la peinture d’architecture, dont
Emanuel de Witte est probablement le peintre le plus représentatif.
| Bien qu’il ait réalisé plusieurs œuvres sur des architectures imposantes (souvent des églises), je pense qu’un de ses tableaux les plus beaux est l’Intérieur avec une femme jouant de l’épinette. Quelle étude des proportions et de la lumière! |
Enfin, on ne peut pas ne pas mentionner un autre style majeur de la période, les œuvres mortes réalistes. Deux artistes méritent d’être cités ici.
Le premier est Pieter Claesz, connu essentiellement pour ses tableaux sur la vanité, dont s’inspirent encore aujourd’hui nombre de peintres et de photographes. Ici à coté sa Nature Morte Vanitas, que suscitera sans doute une sensation de déjà vu chez beaucoup d’entre vous. | |
| Le deuxième artiste est Willem Claeszoon Heda, dont on peut admirer des nombreuses natures mortes représentant des verres, de la vaisselle et des vases. Un de ses tableaux est la Nature Morte (Petit déjeuner) ici à gauche: tellement réaliste qu’on pourrait croire qu’il s’agit d’une photo! |
Si ce petit aperçu de la
peinture hollandaise de l’âge d’or vous a intéressé et vous voulez en (sa)voir plus, vous pouvez visionner des autres images
ici et avoir des explications plus détaillées en lisant le livre "
Painting in the Dutch Golden Age”, édité par la
National Gallery of Art de Washington et disponible gratuitement en ligne.
Le moment de nous laisser est arrivé. J’aurais pu choisir n’importe quelle chanson (puisque que font les chansonniers si ce n’est pas peindre des tableaux avec des mots et des notes?), mais, en partie en réfléchissant sur la qualité médiocre de la musique contemporaine et en partie à cause du pur hasard (j’y suis tombée dessus cet après-midi), je vous propose Ruins. C’est un morceau de
Cat Stevens (Yusuf Islam) tiré de l’album Catch Bull At Four, qui contient aussi les plus connues
House of Freezing Steel,
O Caritas et
Can’t Keep It In. Bref, il faut ressortir les vieilles cassettes, entre autres pour se consoler de
la mort d’une des rares chanteuses douées contemporaines. Bonne écoute et bonne route!
Che meraviglia veder scorrere le parole sulla storia ed i sentimenti di tutti i giorni "fotografata" nelle immagini pittoriche che hai pubblicato!Devo dire che anche come "critica d'arte" te la cavi bene e ti si legge volentieri. I quadri che hai scelto piacciono anche a me, sopratutto quelli di Gabriel Metsu, perchè non mi ispirano solo ammirazione per come "sono dipinti bene" ma mi trasmettono un senso di calma e serenità e mi fanno immergere nel "quadro emozionale" sia di chi scrive la lettera sia di chi la legge. Anche Cat Stevens ci fa vedere un quadro purtroppo non bello di una città in rovina (forse del dopoguerra?)e ci trasmette le sue amare considerazioni, purtroppo oggi ancora più attuali che nel 1976. Chissà se per qualche popolo tornerà mai un secolo d'oro come quello in cui hanno vissuto i pittori olandesi ? Che ne dici cara Paola, come saranno e che colori avranno i quadri futuri?
RépondreSupprimerCiao bacioni Francesca
Ciao Francesca, grazie per il commento e i complimenti! Non so se si tornerà mai ad avere un secolo d'oro, ma a sentire le notizie un'era così ricca e ottimista sembra lontana. Purtroppo tra la crisi, l'inquinamento e l'avvilimento generale sembra che gli animi non si elevino più su vette artistiche o spirituali...e che l'unica preoccupazione sia cosa guardare in tv o che bere il sabato sera. Eh, triste quest'ultimo decennio, che non lascerà in eredità molto di più di qualche canzonetta. Ma penso che quando si toccherà il fondo veramente, bé allora si risalirà, inevitabilmente (come cantava Guccini, "se Dio muore è per tre giorni, poi risorge"). Quindi non facciamoci prendere dal panico, non disperiamo e teniamo duro con vecchie cassette e vecchi quadri, in attesa di una ventata di aria fresca! :-) Bacioni anche a te!
RépondreSupprimerOk, teniamo duro, magari se pubblichi qualche altro articolo sulle cose "vecchie" ci si rincuora di più. Aspetto altre "chicche" ciao a presto, Francesca
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