samedi 29 décembre 2012

Ce qu’on a aimé (et loupé) en 2012 (musique)

On touche à la fin de cette année 2012…et, puisque de toute évidence il n’y a pas eu de fin du monde, on peut profiter de quelques jours de congé…du moins, si on n’est pas (comme moi) coincés à la maison par le rhume, l’asthme et toute la compagnie! 

Cependant, même du fond du canapé on peut se divertir. En effet, la fin du mois de décembre est la période idéale pour faire le bilan des sorties d’albums de l’année et décider de ce qu’on sauve et de ce qu’on balance. 


En plus de mes trouvailles tout au long de l’année, je me suis appuyée sur mes deux “bibles” de la musique contemporaine, à savoir le classement paru sur la revue Rolling Stone, version USA, et la sélection parue sur le site de la National Public Radio, pour déceler des albums que je n’aurais pas remarqué avant (albums que j’ai ensuite écouté attentivement pour être sure de leur qualité). (Je laisse volontairement de côté les albums desquels j’ai déjà parlé en détail plus tôt dans l’année, comme ceux des Gossip ou des ZZ Top). 

Voici donc mes suggestions musicales parmi les albums sortis en 2012…il y en a pour tous les gouts ou presque!
(Précision: il est notoire que généralement la musique classique m’endort et le jazz me donne l’urticaire, ainsi que le R’n’B, une bonne partie du rap et presque tout le hip hop…sur le chillout, new-age et autres dans le genre, un “no comment” suffira! Ah, j’oubliais: dans le post il n’y a pas de tout ce que j’ai mentionné plus haut, mais pas de “variété” non plus…la qualité n’était pas vraiment au rendez-vous, ou je ne l’ai pas vue!)

Un des albums les plus complets est sans doute Some Nights des étasuniens Fun. Mélangeant le style indie rock et le pop, il contient une série de chansons aux sujets variés (amour, tristesse, encouragement, solitude) qui sont entrainantes et aux textes simples et efficaces. On apprécie particulièrement l’usage des percussions et la présence de bouts chantés en chœur. Quelques mois en arrière je vous avais fait écouter We are young, premier single de l’album. Ici, je vous propose Carry on (d’où vient la phrase suivante: “May your past be the sound of your feet upon the ground”). 


Fun – Carry on


Toujours pour les fans de l’indie rock, le groupe The Vaccines est une très belle découverte. Les textes des chansons de leur dernier album Come of Age ne sont pas toujours aussi simples qu’ils en ont l’air, et les musiques sont pour la  plupart agréables et assez joyeuses. Parmi mes préférées de l’album, I Always Knew, qui est très romantique sans être mieleuse, et Aftershave Ocean, pour l’atmosphère. Je vous propose d’écouter I Always Knew, qui contient aussi une des plus belles phrases de l’album (toujours dans le refrain): “So let's go to bed before you say something real //Let's go to bed before you say how you feel”. 


The Vaccines - I Always Knew


Toujours dans le indie rock, le groupe britannique des ∆ (Alt-J) a sorti son magnifique premier album An Awesome Wave, et on ne peut que l’apprécier. Des musiques plus raffinées que dans les deux albums dont on a parlé plus haut et des textes très soignés nous mènent dans un univers à la fois sombre et enchanté. La voix du chanteur Joe Newman, particulière et plutôt rare pour ce type de musique, contribue au charme de l’album. La qualité globale de ce travail est excellente, mais deux chansons sortent du lot, Tessellate (“Triangles are my favorite shapes //  three points were two lines meet”) et Breezblocks, que je vous propose d’écouter ici. 


Alt-J – Breezblocks


Toujours de l’indie rock, encore plus raffiné et soigné et avec des beaux accents expérimentaux, c’est ce qu’on trouve dans Passage, le nouvel album du groupe new-yorkais Exitmusic. La voix d’Aleksa Palladino est tout juste splendide (elle rappelle un peu celle de Marina and the Diamonds, mais en plus douce et avec de plus beaux aigus). Les atmosphères de cet album vont de l’onirique au sentimental en passant par le sombre de certaines chansons; les textes sont toujours extrêmement riches, avec des beaux choix lexicaux et des renvois intéressants. Les plus beaux morceaux sont sans doute Storms et White Noise, dont est tirée la phrase “It's the choice in my hand,// the suicide or the slaughtered lamb”. Je vous propose le “tiny desk concert” qu’ils ont réalisé pour la NPR et où White Noise se trouve tout au début, alors que Storms est la dernière chanson; les autres deux morceaux dans la vidéo sont “The Modern Age” et “The Cold” et ils font aussi partie de l’album.

Exitmusic @ NPR

Pour les amateurs de la musique folk et country, on retiendra 3 albums sortis en 2012. Le premier est 3 pears de l’américain Dwight Yoakam, qui pour moi a été une découverte totale. En effet, même si Yoakam est un des grand noms du country made in USA (21 albums et 25 millions de copies vendues) je n’en avais jamais entendu parler avant. Cet album est un joli travail, du pur country qui ne déçoit pas les amateurs du genre. Même si la plupart des chansons ne sont pas vraiment novatrices, elles ont des textes simples et des musiques agréables et bien ficelées. Ma chanson préférée de l’album est Watefall, qui est romantique – comme beaucoup d’autres chansons de l’album – mais qui est aussi bien drôle (“If I had a big giraffe // He'd have to take a real long bath // And that's why waterfalls are really neat”).


Dwight Yoakam – Waterfall


Toujours dans le folk, mais dans un style fort différent, on a l'album Adventures in Your Own Backyard du canadien Patrick Watson. C’est un folk bien plus délicat, presque de chambre (son album est défini “chamber pop” sur Wikipédia). Les textes sont soignés et les mélodies parfois expérimentales et avec quelques passages soul sont toujours assez relaxantes et calmes (ce qu’on pourrait appeler une musique de baignoire ou de lit, pour ceux qui, comme moi, écoutent de la musique à ces endroits-là). Parmi les meilleurs morceaux, Into Giants, une chanson au texte romantique où on apprécie tout particulièrement l’harmonie du chant à deux voix (“Started as lovers, // don’t n know where it’s gonna end”).


Patrick Watson – Into Giants


Pour finir avec le folk, cette année 2012 a été aussi celle de la sortie du nouvel album d’un autre canadien, Leonard Cohen, ce qui est plutôt rare (en plus que 40 ans de carrière, il n’a réalisé que 12 albums studio et 6 live!). En tout cas, ceux qui ont attendu ces Old Ideas n’ont pas été déçus! En 10 morceaux minimalistes tant dans les mélodies que dans les paroles on trouve un concentré de bonne musique. Dans cet album, il y a tout ce qu’il faut, rien de plus, rien de moins: des textes hyper-soignés et quelque peu cryptiques, des notes qui suffisent à elles seules à créer des scénographies et une voix époustouflante. Bien évidemment, toutes les chansons sont belles; si je devais en choisir deux, ce seraient The Darkness (“I said, "Is this contagious?"You said, "Just drink it up."”) et Different Sides (“Both of us say there are laws to obey // Yeah, but frankly I don't like your tone // You want to change the way I make love // (But) I want to leave it alone”), que vous pouvez écouter ici.


Leonard Cohen – Different Sides


On a vu l’indie rock et le folk; au milieu des deux styles on retrouve Here d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros, qui a été qualifié d’“indie folk” sur Wikipédia. Cet album aux musiques entrainantes avec quelques accents de gospel et de reggae et aux textes parfois mystiques nous fait faire un saut dans le temps jusqu’aux années 1960-1970 et donne envie de chanter et de danser. J’ai adoré et on ne se lasse pas de l’écouter! Parmi les plus belles chansons on trouve Dear Believer (“I say reaching for Heaven is what I'm on Earth to do”) et One Love To Another, que voici.

Edward Sharpe and the Magnetic Zeros – One Love To Another

Côté rock, on n’a pas eu grande chose cette année (excepté l’album de Jack White dont on parle plus bas). Cependant, j’ai déniché un très bel album de soul rock, Boys & Girls des étasuniens Alabama Shakes. D’habitude je n’aime pas trop le soul, mais celui-ci est assez particulier et ça vaut la peine de l’écouter. En effet, voici un groupe qui raconte des histoires tant dans le texte qu’avec les musiques…ainsi, si on n’aime pas tellement la musique, on peut se consoler avec le texte et viceversa. Les styles des chansons sont assez variés et, même si beaucoup d’entre elles restent trop proches de la tradition soul pour plaire aux néophytes, du moins selon moi, on ne peut ne pas aimer la voix de la chanteuse Brittany Howard. Parmi les morceaux qui se démarquent, on signale I Ain’t The Same et You Ain’t Alone (“are you scared what somebody's gon think? // or... // are you scared to wear your heart out on your sleeve? // are you scared me?”).


Alabama Shakes – You Ain’t Alone


Ne restent plus que les inclassables, au nombre de deux. La première est la russo-américaine Regina Spektor avec What we Saw from the Cheap Seats. C’est un album à mi-chemin entre la pop, l’indie, le rock et le folk. Très soigné dans les textes, ses musiques délicates se prêtent bien aux évolutions qu’elles prennent dans chaque chanson et supportent bien la voix à la fois douce et puissante de la chanteuse. Un travail si précis et léger qu’on dirait qu’il a été tricoté! C’est le sixième album de Regina Spektor (même si je ne la connaissais pas jusque là) et on perçoit une certaine maturité artistique qui n’enlève rien à la fraicheur des chansons. Bref, un vrai petit bonheur! Parmi les plus beaux morceaux, on trouve Don’t Leave Me (Ne Me Quitte Pas), All the Rowboats (First there’s lights out, then there’s lock up // Masterpieces serving maximum sentences // It’s their own fault for being timeless // There’s a price to pay and a consequence)  et The Party (“You’re like a big parade through town // That leaves such a mess but you’re so fun”). Pour vous donner un aperçu de la variété de styles présents dans l’album et du talent de l’artiste, voici deux de ces trois chansons. 

Regina Spektor – Don’t Leave Me (Ne Me Quitte Pas)


Regina Spektor – All The Rowboats


Finalement, à mi-chemin entre le rock et le folk rock, avec des accents rap, on trouve un vrai petit bijou, Blunderbass, le premier album solo de l’américain Jack White (un des deux membres des White Stripes). C’est sans doute une révélation: White passe d’un style à l’autre, d’une atmosphère à l’autre, et sa voix un peu acide donne un signe distinctif à chacune des chansons. Un album énergique et lourd, qui ne renie pas les musicalités des White Stripes mais qui sans doute amène quelque chose de nouveau dans le panorama musical rock et pop contemporain. Certains aspects sont probablement à améliorer (surtout dans les chansons pop, qui pourraient être plus surprenantes), mais globalement c’est du très joli travail. Parmi les 13 morceaux de cet album, on salue la bonne qualité de Hip (Eponymous) Poor Boy et de Freedom at 21 (Smile on her face // She does what she damn well please), et l’expérimentation intéressante et le beau contraste entre voix et musique dans Weep Themselves To Sleep, que voici.

Jack White – Weep Themselves To Sleep

Voici donc certains des plus beaux albums de cette année qui va bientôt se terminer. On remarque la prépondérance écrasante de la langue anglaise et des origines britanniques ou américaines des chanteurs, ainsi que de certains styles.
Vous avez fait d’autres trouvailles? Lesquelles? C’est si rare de trouver de la bonne musique de nos jours que, si vous en avez, je reçois volontiers vos  suggestions dans les commentaires. En attendant, je retourne au fond de mon canapé; bonne route!

2 commentaires:

  1. Mi dispiace che non ti senta bene, comunque pur dal "fondo del canapè" vedo che hai utilizzato il tuo tempo aumentando la tua cultura musicale con divertimento, e ciò sicuramnete fa passare più in fretta le ore, quando si è costretti a stare fermi a casa. Ora è tardi e son da tanto sul p.c. per lavoro, ma domani rivredò quest'articolo e ascolterò la buona musica che hai selezionato ...anche per me :-). Intanto ti ringrazio per aver dedicato le tue energie anche per il piacere dei tuoi lettori. Ciao, bacioni a presto.

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  2. C'è voluta tutta la sera ma sono contenta di aver aggiornato le mie conoscenze musicali, e di poter finalmente dire la mia sulle cose che hai selezionato. Per dare i giudizi ho utilizzato questi parametri, o almeno credo...
    1) La presenza di nuove sonorità
    2) la particolarità dei timbri vocali
    3) l'equilibrio tra musica e voce
    4) il contenuto del testo
    5) la buona udibilità della voce
    6) le capacità interpretative del cantante
    7) la teatralizzazione dell'interpretazione (che forse è la stessa cosa o quasi del n. 6)
    8) la bellezza del video (quando c'è)
    9) la capacità di influenzare l'umore (il mio naturalmente!)
    Forse sto dimenticando qualcosa, comunque più o meno ho considerato queste cose,che mi pare ritrovo anche nei tuoi commenti, e certamente per dare dei giudizi come si deve dovrei riascoltare ancora e sentire anche le altre canzoni, ma il tempo per ora non ce l'ho, per cui mi riservo di "rimangiarmi tutto" se mi accorgo di aver solennemente sbagliato! Allora , calcolando le nuove sonorià, l'equlibrio tra musica e voce, la particolarità e udibilità della voce e la piacevolezza (almeno per me) di quest'insieme, metto al primo posto gli Alt-J (se solo i loro testi fossero più curati, ed il cantante avesse più doti teatrali sarebbero perfetti!); al secondo posto, per le stesse cose, con in più la favorevole influenza sull'umore metto i Vaccines, con l'appunto che le sonorità non sono così nuove (la canzone che hai inserito all'inizio ricorda "crocodile rock di elton john (perdona il mio inglese, ma se vado su google per vedre come si scrive non finisco più!)mentre ti segnalo il testo della loro "Teenage Icon", sicuramente poco usuale; per il testo comunque la fa sicuramente da padrone Leonard Cohen, con lui non c'è storia, come si dice... , certo non gli si può cercare nuove sonorità, ma fa tutto la sua voce; in fatto di voce, dove risulta dominante rispetto alla musica e dove meritano anche i testi è Modern Age degli Exitmusic, la voce domina non solo la musica ma anche il gruppo: fa un pò pena vedere che mentre duettano le chitarre e la cantante si esibisce in lunghi prodigi vocali, gli altri due non sanno che fare, si percepisce un senso di inferiorità....Altra voce dominante,un incrocio tra Areta Franklin (scusa l'inglese) e Janis Joplin, è la cantante degli Alabama Shakes, che di una canzonetta riesce a fare quasi un capolavoro solo per le sue doti di interprete e teatrali, peccato che a momenti tutto ciò pare eccessivo e fa perdere gradevolezza all'ascolto; a metà strada metteri Carry on dei Fun, anche se il testo mi è piaciuto molto; dopo, a pari merito e senza alcunchè di particolare che mi abbia colpito, metterei Watefal, Into Giants e One Love to Another; su Regina Spector e Jack White ho delle perplessità, non so se alcune nuove sonorità che si ritrovano nelle loro canzoni sonon "veritiere" o soltanto una "trovata" commerciale, anche se la loro interpretazione è molto curata, i video sono belli, il tutto mi sembra studiato a tavolino e poco "sentito"; un'abisso tra la loro interpretazione ed il coivolgimento della cantante nera con gli occhiali del gruppo Alabama! Mi pare di non aver dimenticato nessuno, sono contenta di aver scoperto questi nuovo gruppi, conoscevo solo i Fun e Cohen. Come avrai intuito mi è già scoppiata la passione per gli Alt-J ed Vaccines, ed una passioncella per gli Exitmusic e gli Alabama Shakes! Nella ricerca delle traduzioni son finita in un articolo del fatto quotidiano del 6 dicembre 2012 firmato Marco Pipitone, cerca di leggerlo , è davvero interessante edivertente, chiaramente parla di musica indie rock: Ora che ho scritto tanto, ti lascio, spero di non averti annoiata, ciao bacioni Francesca .

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