mercredi 16 novembre 2011

CQFD (ou, pour les italophones, “come volevasi dimostrare”)

La liste des ministres du gouvernement Monti a été dévoilée aujourd’hui. Voici ce qu’on n’aime pas (mention Rien-A-Signaler pour les ministres sur lesquels on n’a aucune critique à faire pour l’instant).

Corrado Passera, ministre du développement et infrastructures Banquier (Intesa Sanpaolo), il sort de l’université privée Bocconi et a une véritable expertise en la restructuration d’entreprise (dont celle de la poste italienne: 20.000 postes de travail en moins).
Paola Severino, ministre de la justice Avocat, elle enseigne à l’université privée LUISS, se trouvant sous l’aile de Confindustria (équivalent italien du MEDEF).
Lorenzo Ornaghi, ministre des biens culturels Recteur de l’Université Catholique du Sarcé Coeur, directeur de la revue catholique “Vita e pensiero”, vice-président du quotidien catholique “Avvenire”.
Renato Balduzzi, ministre de la santé Déjà conseiller juridique de plusieurs ministères par le passé, il a été président national du “Mouvement ecclésial d’engagement culturel” (anciennement “Mouvement diplômés de l’Action Catholique), il fait partie du “Mouvement International des Intellectuels Catholiques” et de l’”International Catholic Movement for Intellectual and Cultural Affairs”.
Corrado Clini, ministre de l’environnement Un médecin qui a pris sa licence en 1972, est devenu directeur de département en 1975 (! bizarre!). Il est cependant employé dans les activités du ministère de l’environnement au plan national et international depuis 1980.
Piero Gnudi, ministre du tourisme et du sport Ancien président d’ENEL (équivalent italien de EDF), membre de l’exécutif de Confindustria (équivalent italien du MEDEF), membre du conseil d’administration d’Unicredito Italiano
Pietro Giarda, ministre des rapports avec le parlement Sort de l’Université Catholique su Sacré Coeur (Milan), où il travaille. Il a déjà été membre du gouvernement dans les années 1990.
Andrea Riccardi, ministre de la coopération internationale Professeur d’historie du christianisme, il est le fondateur de la “Communauté de Sant’Egidio”, organisation de bienfaisance d’inspiration catholique. Il est un ancien membre de “Communion et Libération
(organisation de laquelle il a pris ses distances).
Francesco Profumo, ministre de l’instruction RAS (presque; le déjà président du CNR italien est en réalité membre de plusieurs conseils d’administration, dont Unicredit Private Bank et Telecom Italia).
Giulio Terzi, ministre des affaires étrangères RAS (presque; il sort du monde diplomatique mais fait partie d’une famille “noble”, dont les possessions foncières sont documentés déjà avant l’an 1000).
Elsa Fornero, ministre du welfare RAS, elle s’est toujours occupée de prévoyance et retraites. Cependant, elle collabore avec “Il Sole 24 ore”, organe de presse de Confindustria (équivalent italien du MEDEF).
Mario Catania, ministre de l’agriculture RAS, faisait déjà partie du ministère de l’agriculture, où il s’occupait de politiques européennes et internationales.
Enzo Moavero Milanesi, ministre des affaires européennes RAS, il s’est toujours occupé d’Union Européenne
Fabrizio Barca, ministre de la cohésion territoriale RAS, il s’est toujours occupé de développement régional
Giampaolo Di Paola, ministre de la défense RAS, il a une longue carrière militaire dans le domaine des sous-marins et de l’OTAN.
Anna Maria Cancellieri, ministre de l’intérieur RAS, elle sort du monde des préfectures.

Certes qu’avec ces présupposés l’Etat italien ne risque pas d’évoluer vers un modèle plus socio-démocratique. Il y a en effet tout ce qu’il faut pour que des réformes néoliberales dures, avec restructurations massives du secteur publique et coupes aux budgets sociaux se mettent en place, et cela pour des raisons évidentes. De plus, comme nous avions déjà prévu, on remarque le rôle de l’église catholique et des lobbies qui s’y rattachent dans certains des ministères attribués. Avec une telle influence du clergé, on n’est pas sortis de l’auberge non seulement pour ce qui concerne les droits civiques (par exemple le pacs), mais aussi pour ce qui est de droits bien plus fondamentaux comme celui à l’avortement (remis en discussion à cause du nombre croissant de “médecins objecteurs” un peu partout dans le service publique italien) et celui à la FIV (à propos de comment le droit à la fécondation in vitro est bafoué, par exemple à l’encontre des porteurs de maladies génétiques comme la thalassémie, voir les lignes-guide diffusées aujourd’hui même; on y reviendra prochainement).

Un gouvernement pour le peuple, et qui ait une vision au loin, n’est donc pas né ce soir et il ne va pas naitre de si-tôt, puisque apparemment Monti veut rester en place jusqu’en 2013 (sans aucune légitimité digne de ce nom, il faut le dire). Face à tout cela, on n’a qu’un désir: voir apparaitre une nouvelle classe dirigeante qui ne soit pas simplement réactive, mais qui au contraire propose un projet de société qui élève l’esprit des citoyens et le niveau de l’Etat, qui vise la création d’un Etat moderne, laïque et républicain au sens le plus noble du terme. En bref, pour le dire avec une chanson, qui Lift us up!

Pour nous quitter en beauté, voici donc “Lift me up” du new-yorkais Moby. Bonne route!

Moby, Lift me up.

1 commentaire:

  1. Spero che la canzone di Moby sia di buon augurio per l'Italia. su questo governo di persone anziane e dall'apparenza serissima non so che pensare, ma se forza italia ha lasciato il governo mi vien da pensare che stiamo veramente male, e che questi signori non hanno un compito facile. Staremo a vedere quel che succede, io provo a fidarmi. Ciao bacioni Francesca

    RépondreSupprimer