dimanche 28 octobre 2012

Le mec de la tombe d’à côté

Le froid est arrivé (ou mieux, il est de retour). Vues les conditions météo difficiles et l’avalanche de travail (l’overbooking continue!), j’ai renoncé à tous les projets de balade et je suis en train de terminer un week-end casanier. Si vous comme moi restez à la maison, rien de mieux qu’un bon bouquin. Aujourd’hui je vous suggère un roman romantique qui nous vient de Suède:

 

Katarina Mazetti nous plonge dans l’histoire de Désirée, une bibliothécaire citadine, veuve et cultivée, et de Benny, un agriculteur vivant à la campagne, célibataire et qui a interrompu ses études pour s’occuper de la ferme familiale.

Ces deux personnages n’ont rien en commun. Pas de rapprochement possible, donc, si ce n’est pas les hasards de la vie – ou plutôt, dans ce cas, de la mort!

C’est en effet au cimetière que ces deux voisins de tombe se rencontrent (tombe du défunt mari pour elle, et des parents disparus pour lui). Si au début ils se jettent des regards en coin et se détestent par la même occasion, se trouvant réciproquement très (trop) bizarres, les deux commencent à fantasmer sur leurs vies réciproques, et finissent par se parler et même se revoir au delà du cimetière.

C’est le coup de foudre. Une passion violente, physique, qui les emporte et qui semble effacer les différences et les préjugés qui opposaient Désirée et Benny…on croise donc les doigts pour un final heureux…
….Mais petit à petit les oppositions réapparaissent. Plus l’histoire avance, plus les différences de gout, d’opinion, de comportement deviennent insurmontables. Nos héros finissent par se séparer, mais reconnaissent qu’un lien unique continue de les unir…

Dans un style agréable et fluide, l’auteur propose une histoire classique, et en même temps très actuelle. La narration oppose le point de vue des deux protagonistes, raconté à la première personne. On se rend aussi compte “en direct” de leurs espoirs, de leurs frustrations, de leurs joies. Même si le lecteur a envie d’y croire, les malentendus se construisent sous ses yeux…et on voit comme des “prises de tête” plutôt bêtes finissent par devenir rapidement des tragédies nationales, qui mettent sérieusement en danger (et font, au final, capoter) celle qui aurait pu être une belle et longue histoire d’amour.

J’ai vraiment bien aimé ce bouquin, non seulement parce qu’il est bien écrit et très prenant, mais aussi parce qu’il fait réfléchir aux barrières et limites mentales qu’on se créé tout seul et qui souvent empêchent d’atteindre le bonheur.

En voici deux extraits, le premier écrit par Désirée, et le deuxième par Benny.

[Désirée] “J’eus le sentiment de me trouver au milieu du rêve de quelqu’un d’autre. Quelqu’un en train de piéger un séduisant-propriétaire-foncier-avec-vingt-quatre-vaches-laitières. Plus le recrutement. Sauf que moi, je n’avais rien demandé de tel, je m’étais plutôt réconciliée avec l’idée de rester vieille fille, à la rigueur avec un chat. Et un amant par petites doses pour maintenir les hormones à un niveau stable.
C’était en quelque sorte too much, comme disait toujours Märta. E tout cas, vingt-quatre de trop. Mais, je ne le dis pas. Il en était tellement fier.
Ensuite ça a évidemment fait des histoires quand j’ai eu envie de rentrer chez moi. J’avais accumulé  exactement la quantité de broderies au point de croix et de procédés de fumure que je pouvais supporter en un jour et une nuit. J’avais besoin de chouchouter mon châssis durement éprouvé dans un bain chaud, de lire Dagens Nyheter, d’écouter un peu de Boccherini, de boire une tisane et de me coucher dans des draps blancs et propres. J’avais besoin de réfléchir. Mais avant que j’aie eu le temps d’exprimer tout cela d’une façon aimable, Benny a sorti du congélateur un kilo de viande hachée qu’il m’a lancée en disant, tout excité, que ça nous ferait le diner – on pourrait peut-être faire des boulettes de viande? Mon regard alla de lui au bloc congelé, puis à lui de nouveau. Je dis un truc tiré par les cheveux comme quoi je me trouvais sur le coup d’un choc des cultures et qu’il fallait me ramener dans mon milieu habituel un petit moment.” (pp. 87-88)

[Benny] “Parfois j’ai l’impression que je suis ne train d’apprendre son corps par cœur, comme si j’avais peur qu’il disparaisse. Je connais ses creux sous les clavicules, ses orteils droits, le grain de beauté sous son sein gauche et le duvet blanc sur ses avant-bras. Si on jouait à colin-maillard, je ne me tromperais jamais, à condition qu’elle soit nue. Je crois que je la reconnaitrais rien qu’à la manière dont son nez forme un angle qui pointe en l’air. C’est assez marrant, elle se trouve tout à fait quelconque. Moi, j’ignore totalement si elle est belle ou laide, ça n’a aucun intérêt, pourvu qu’elle reste comme elle est.
Ce soir-là, elle n’a pas dit un mot. Je ne savais pas si je pouvais commencer à lui faire l’amour, en général elle montre clairement quand c’est le moment. Puis elle a poussé un long soupir, m’a repoussé sur le dos, a pris mes mains baladeuses et les a croisées sur ma poitrine. Puis elle s’est mise à jouer justement à colin-maillard avec moi, toujours sans dire un mot. (…) Elle ne m’avait jamais touché comme ça auparavant – et il n’était pas question de zones érogènes. En tout cas pas pendant un long moment. Je crois que j’étais au bord des larmes. Et je sais qu’elle pleurait. Ses larmes tombaient sur ma main mais quand j’ai essayé de dire quelque chose, elle a posé un doigt sur ma bouche.
- Chut, j’essaie ma vie! a-t-elle dit. Je ne sais pas ce qu’elle voulait dire, mais à ce moment-là, ça paraissait évident, comme ça arrive parfois dans les rêves.” (pp. 135-137)

Maintenant que je vous ai (peut être) convaincus de courir à la Fnac (ou chez Payot, ou à la bibliothèque) vous procurer le bouquin Rire  gorge dploye, quittons nous avec une belle chanson qui résume bien le livre, “Fotoromanza” de l’italienne Gianna Nannini. Bonne route!

Gianna Nannini – Fotoromanza

samedi 20 octobre 2012

Comment prendre le Seretide?

Quelques jours en arrière ce blog a dépassé les 10’300 visites. A part mes lecteurs fidèles (merci! Sourire) qui se manifestent ici-même, sur Facebook, par mail et en live quand ils le peuvent, beaucoup de personnes viennent ici via Google en effectuant des recherches variées. Parmi ces recherches, une revient fréquemment: “comment prend-on le Seretide?”. J’ai parlé de la Seretide quelques temps en arrière parce que c’est un médicament que je prend deux fois par jour contre l’asthme, mais je n’ai jamais décrit comment la prendre. Or, puisque apparemment il n’y a pas beaucoup d’informations en français sur le sujet, j’ai décidé d’y dédier un petit post.

Le Seretide est un médicament contre l’asthme de la maison pharmaceutique GlaxoSmithKline. Il est composé par un gluco-corticoïde (le proprionate de fluticasone), qui diminue les réactions inflammatoires dans le système respiratoire, et par un beta-2 antagoniste (le xinofate de salméterol) qui permet de relâcher la musculature lisse et ainsi dilate les bronches permettant un passage de l’air plus aisé. Il a donc une action immédiate pour améliorer la respiration et une action à long terme pour prévenir et contrôler l’inflammation. C’est le traitement de base de l’asthme, qu’il faut prendre tous les jours et avec régularité pour éviter (ou du moins réduire) le risque de crises et stabiliser la maladie.

Après cette introduction, voyons comment on prend ce traitement. Le Seretide existe en plusieurs dosages, qui unissent une quantité fixe de salméterol avec des dosages variables de fluticasone. Les modalités d’administration sont l’aérosol et l’inhalateur de poudre (diskus)

Je ne vais pas parler longuement des aérosols parce que je n’aime pas trop cette méthode. En effet l’aérosol requiert une synchronisation entre le mouvement de pression (pour faire sortir le gaz avec le médicament) et l’inhalation, ce qui est parfois difficile à réaliser. En outre ce mouvement requiert une certaine concentration, et c’est embêtant de se concentrer le matin au réveil ou le soir juste avant d’aller au lit…et en plus que la prise du médicament devient tout de suite bien plus “sérieuse” et du coup on se rappelle tout le temps qu’on est malades.  En tout cas, si jamais vous prenez des aérosols, pour leur l’utilisation vous pouvez regarder ici
 
Donc, comme vous l’avez compris, je préfère grandement le diskus (inhalateur de poudre)…même si je garde quelques aérosols pour d’autres médicaments que je ne prend pas fréquemment, notamment le Ventolin. Le diskus de Seretide se présente comme un disque violet en plastique, avec une petite cavité sur le côté Le mécanisme interne peut être vu ici


En haut, un compteur permet de savoir combien de produit (et donc d’inhalations) restent dans le diskus…ce qui est bien pratique pour aller le chercher à temps à la pharmacie et ne jamais en manquer! Par exemple, dans mon diskus il reste 37 prises, donc dans environ deux semaines il faut que j’en prenne un nouveau.
Quand vous ouvrez le diskus (point 2 ci-dessous), il va ressembler à ça:



L’ouverture sur laquelle poser la bouche est celle à la gauche de l’image; le bout de plastique qu’il faut faire glisser est celui sur la droite.
Pour prendre le Seretide avec le diskus, il faut:
  1. contrôler sur le compteur qu’il y a encore du produit dans le diskus;
  2. ouvrir le diskus, en le tenant et en le tournant en même temps (presser sur la cavité et tourner);
  3. faire glisser le bout de plastique, ce qui permet de mettre une dose de produit à disposition dans l’ouverture (ceci va aussi diminuer le nombre affiché dans le compteur);
  4. expirer profondément;
  5. poser la bouche sur l’ouverture du diskus et inspirer profondément par la bouche: une poussière fine va passer au travers de votre bouche et rentrer dans vos bronches;
  6. retenir la respiration pour 10 secondes ou autant que possible;
  7. expirer, puis reprendre à respirer normalement;
  8. fermer le diskus en le tournant.
Voici une démonstration vidéo:
Normalement, vous devriez être capables de savoir si vous avez bien pris le produit parce qu’une espèce de saveur douçâtre reste souvent au fond de votre gorge après la prise.
Maintenant que vous êtres des pros du diskus Clignement d'il quittons nous avec une belle découverte de cette année, le groupe Divine Fits (dont l’album mérite d’être écouté) et leur très belle “My Love is Real”. Bonne route!
Divine Fits – My Love is Real

lundi 15 octobre 2012

Si on n’a pas un ancien magnétoscope…

Si on n’a pas un ancien magnétoscope, enfui à la cave au milieu de vieux cartons, ni un nouvel enregistreur DVD tout juste sorti de la boutique, mais qu’on a quand même la malchance d’avoir à louper notre émission préférée, désormais en Suisse on a un moyen efficace et gratuit de la revoir. 

Toutes les options ne sont pas forcément aisées à mettre en pratique. On peut demander à quelqu’un d’enregistrer avec une caméra, en style “film piraté au cinéma” (mais il faut encore avoir une bonne caméra). On pourrait aussi se débrouiller sur l’ordinateur avec un logiciel de capture d’écran pour le streaming (dommage que les gratuits soient plutôt piètres et que les versions d’essai des payants n’enregistrent que  quelques minutes). Face à ce manque de solutions – et n’ayant toujours pas de magnétoscope – je me suis tournée vers le net et j’ai découvert que…le logiciel – portail Zattoo offre l’enregistrement illimité des émissions sur les chaines qu’il diffuse, et tout cela gratuitement: c’est la fonction Zattoo Recall! 

Pour utiliser Zattoo, il suffit de créer un profil avec son e-mail et un mot de passe. Par la suite, une fois connectés, on peut voir n’importe quelle chaine en directe, il suffit de cliquer sur le non de la chaine. 


Grâce au guide on peut aussi voir les programmations des différentes chaines:



Une fois qu’on a repéré (à l’avance) une émission qui nous intéresse, il suffit de cliquer sur “save” et elle va être enregistrée: dès qu’elle sera terminée en direct, on la retrouvera dans l’onglet “enregistrement” de la page d’accueil. Pas mal!



Seul problème: il faut aimer regarder la télé sur l’écran de l’ordinateur, ou avoir un câble pour connecter l’ordinateur à l’écran de la télé, car Zattoo ne permet pas encore d’exporter les enregistrements. En plus, ils sont disponibles seulement pour un temps limité avec la version gratuite – mais pour un temps illimité avec un abonnement HiQ. Ca peut être embêtant, cependant pour un service gratuit c’est déjà exceptionnel! 

Sur cela, quittons nous avec une chanson qui parle de vidéos, l’indémodable “Video killed the radio star” des The Buggles. Bons enregistrements et bonne route!

The Buggles – Video Killed the radio star

dimanche 30 septembre 2012

Mon site!

Dans cette fin de mois de septembre j'ai été très occupée. Nouvelle formation, beaucoup de voyages, et une tonne de travail à faire: bref, je suis un tantinet overbookée!

Ceci ne m'empêche pas de faire un saut par ici, pour une nouvelle importante: en plus de mon blog, j'ai désormais mon site, avec des photos et tous mes projets (un, pour l'instant, mais ça va s'agrandir!). Faites-y un tour, j'espère que vous allez aimer!

Si vous êtes comme moi passionnés de nouvelles technologies, j'en profite aussi pour vous suggérer de faire un tour sur EduTechWiki, un site en mode wiki rempli d'explications, tutoriels et autres infos sur les NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication) en général et sur les TICE (technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement) en particulier.

Puisque c'est le 30 septembre, pour nous quitter je vous propose 2 chansons en italien: une, qui s'entitule "29 septembre" mais qui se passe le 30, et la deuxième qui s'intitule "Come mi vorresti" et qui est une de mes chansons préférées (comme toutes celles de l'artiste italien Renato Zero, qui fête aujourd'hui son anniversaire). Bonne route!


lundi 24 septembre 2012

Foresti Party à Bercy (et au Flon)

Grâce aux progrès de la technologie, dimanche soir nous avons pu assister au nouveau spectacle de Florence Foresti, qui avait lieu à Paris-Bercy, en directe au cinéma Pathé du Flon et sans bouger de Lausanne. Le show était en effet retransmis en plusieurs salles de France et de Suisse, dont celle où nous étions, qui était au complet.

Foresti Party Bercy – Bande d’annonce

Nous avions déjà eu l’occasion d’apprécier le talent de la comédienne française non seulement à la télé (On a tout essayé; On n’est pas couché) mais aussi en live lors de son dernier passage à l’Arena de Genève dans son spectacle MotherFucker.

Franchement divertissante déjà en solo, Foresti a choisi un pari risqué dans ce dernier spectacle, où elle était accompagnée par une vingtaine de danseurs, la chanteuse (très douée) Sonia Lacen, plusieurs autres comédiens (par exemple, Kyan Khojandi)… et où elle s’est exposée en directe et à l’international à plusieurs dizaines de milliers de spectateurs.

Pari risqué, probablement; pari réussi, c’est sûr! L’artiste nous entraine dans une suite sans points morts, où s’enchainent sketchs, ballets, chansons, vidéos: en somme, un vrai grand show à l’américaine (une influence de son passage aux States lors du tournage de Hollywoo?)!

Si certains passages étaient beaux et presque émouvants (notamment, la chanson Beautiful avec une splendide chorégraphie de pole dance), la plupart du spectacle jouait dans le registre du comique et de la parodie.

On a beaucoup rigolé des imitations des stars (Shakira, Madonna, Lady Gaga) mais aussi des monologues de l’artiste, un pour tous celui sur les chanteuses “modernes” et leur habillement de (p)fl-utes…Rire à gorge déployée…sans compter les interactions de Foresti avec les autres comédiens, par exemple lors d’une scénette sur l’inversion des rôles dans les couples modernes.

En somme, on ne peut qu’applaudir ce spectacle bien construit et bien mis en scène (il y avait même le mémorable avion de Barbie reconstruit grandeur nature!), où l’on ne s’ennuie pas et l’on rigole du début à la fin.

De plus, la retransmission live est une manière écologique de faire du show-biz, et on espère que les cinémas Pathé vont nous faire profiter encore de ce genre de spectacles!

Pour nous quitter, voici une des chansons qu’on a entendu lors du spectacle, Mein Herr de Liza Minnelli. Bonne route!

Liza Minnelli – Mein Herr, 1975

lundi 17 septembre 2012

Mariage homo: une réponse à Natacha Polony

Après un long (et mérité) calme estival, nous voici aux portes de la rentrée: tout se remet en marche, y compris les discours à propos des thèmes les plus divers. Parmi ces discours, on retrouve celui de Natacha Polony il y a deux jours dans l’émission “On n’est pas couché”… et on ne peut que réagir.


La ministre de la famille était l’invitée de l’émission pour présenter le projet de “Mariage pour tous”, qui est à présent seulement en phase d’examen. S’il est vrai, comme l’a dit entre autres Yves Delahaie, que la ministre Dominique Bertinotti était très mal préparée et ne voulait pas trop s’exposer, il est aussi vrai que les arguments contre le mariage homo avancés par Natacha Polony étaient au moins illogiques, et au plus réactionnaires.

En effet Mme Polony a argumenté:
  1. que le mariage est une chose naturelle
  2. que le but du mariage est la procréation
  3. que le mariage est réservé aux couples hétérosexuels et qu’il n’est pas un droit
  4. que l’introduction de la fécondation assistée pour les couples lesbiennes entrainerait l’introduction des mères-porteuses
  5. que les couples homo élèvent les enfants tout autant bien que les hétéros, mais ils ne devraient tout de même pas profiter du mariage.
Reprenons une à une les considérations de Natacha Polony et cherchons les erreurs.
  1. Le mariage n’est pas une chose naturelle. C’est un contrat entre deux personnes, et comme tout contrat il existe parce que la société lui donne de la légitimité: elle lui attribue le droit d’exister.
  2. Le contrat de mariage a comme but, historiquement, la règlementation des droits d’héritage et de patrimoine. C’était une formule formidable d’association entre familles et de fusion de différents patrimoines. En réfléchissant, on se souvient vite du fait que les enfants illégitimes ont toujours existé…et que la conséquence fondamentale de leur condition sur les gamins “bâtards” était qu’ils n’avaient pas accès à l’héritage. Certes, ça c’était avant. Mais si de nos jours le mariage  avait comme but la procréation, il faudrait empêcher les personnes stériles ou les vieux de se marier! Or, il est clair que si les vieux ou les infertiles se marient quand même c’est parce que le mariage permet de profiter de certains “privilèges” (sur le plan fiscal et légal, notamment), qui ne sont pas accordés aux personnes non mariées. 
  3. Etant donné que le mariage entraine des privilèges réservés aux gens mariés, on devrait permettre à tout le monde d’accéder à ces privilèges (ou à personne). En effet, en vertu de quoi un couple hétéro marié sans enfants aurait droit à des “cadeaux” fiscaux, et un couple homo dans la même condition non?
  4. A présent, la loi française autorise les couples hétérosexuelles stériles à avoir recours à la fécondation assistée et in vitro avec don de sperme anonyme, mais elle ne les autorise pas à avoir recours aux mères porteuses. Il existe donc d’ores et déjà une discrimination entre les couples hétérosexuelles où la femme peut porter des enfants et celles où elle ne peut pas…et cette discrimination est préexistante par rapport à la future législation sur le mariage pour tous. Il faudrait donc redresser la situation en permettant (ou en interdisant) à tout le monde le recours à des donneurs et donneuses anonymes.
  5. Ceci revient à dire que les enfants des couples homos devraient être discriminés à priori. Bien évidemment, c’est une affirmation grave et qui bafoue l’idéal républicain (où est passée l’égalité?).
En gros, donc, Mme Polony a profité de l’espace de parole offert par l’émission pour balancer une série de préjugés sans logique ni sens. Elle n’en a pas le monopole, certes (entre autre l’acteur Rupert Everett s’est distingué pour une prise de discussion discutable – surtout si elle provient d’un homo!). 

Contrairement à Everett (qui parle depuis le “champs de bataille et dit que son opinion ne concerne que lui), Natacha Polony parle de choses qu’elle connait de toute évidence mal et en plus elle le fait comme si elle détenait “LA Vérité” suprême sur le sujet. Désolant!

Après avoir démontré toute la fausseté du raisonnement de Mme Polony, j’ouvre une parenthèse pour dire que (comme souligné d’ailleurs par le journaliste Aymeric Caron lors de la même émission) le droit familial basé sur le mariage (même avec le “mariage pour tous”) est en tout cas discriminatoire pour les personnes non mariées. Le but d’un gouvernement réellement progressiste et libertaire serait d’annuler tous les privilèges pour les couples mariées, et de réduire le mariage à un contrat visant la simplification administrative (pour les choses de la vie courante, comme la location d’un appartement, le droit de décision en cas d’hospitalisation, etc.). En effet, si vraiment on veut la liberté et l’égalité, on doit ouvrir le droit du mariage à tout le monde…sans pour autant discriminer ceux qui ne sont pas mariés!

Pour une autre analyse du débat Bertinotti - Polony, vous pouvez regarder le post de Sandra ici.

Pour nous quitter sur un ton plus gai, voici “Fiori d’arancio” de l’incomparable artiste italien Renato Zero. Bonne route!

Renato Zero – Fiori d’arancio

lundi 6 août 2012

Sardaigne: mer, soleil & quelques lectures

Nous voici de retour après quelques magnifiques jours de vacances passés en Sardaigne. Après une traversée en ferry (Marseille – Propriano - Porto Torres sur le très beau “Napoléon Bonaparte” de la SNCM)…

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…nous sommes arrivées sur l’île.

Nous avons admiré des panoramas champêtres (route près du village de Baunei)…

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…et marins (route près de Lanusei; route près de Cala Gonone)…

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….des  roches (Cala Goloritzé; à noter la taille des gens sur la plage par rapport aux roches!)…

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…et des grottes (Grotte de Neptune, Alghero; là aussi noter la taille des gens sur l’escalier!).

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Il y a aussi des coins idéaux pour se relaxer, comme le Camping Orrì sur la côte orientale, avec des jolies petites maisons…

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…juste en face d’une plage propre et pas trop bondée!

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A part prendre le soleil, nager et se reposer…

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…ici on peut aussi voir des belles aubes et des levers de lune nocturnes tels que celui-ci.

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Et quand on “s’ennuie”, on peut bien sûr lire. A part un bon nombre de quotidiens et de magazines divers et variés (parmi lesquels notre tenons à mentionner notre nouvelle trouvaille, le très drôle et intéressant “Causette”, bimensuel féministe français), on a lu quelques bouquins. Voici les petits comptes rendus des 2 premiers, qui se concentrent sur le monde du crime; il s’agit de:
  • Sapanet, M. (2009). Chroniques d’un médecin légiste. Paris: Jean-Claude Gawsewitch Editeur.
  • Kuhn, A. (2010). Sommes-nous tous des criminels? Charmey: Les Editions de l’Hèbe.
Michel Sapanet nous livre, en 34 chapitres, un extrait poignant de son activité de médecin légiste. Avec un ton qui varie de l’humour au tragique, en passant par le glauque de certains récits d’autopsies, l’auteur réussit à décrire de manière plutôt précise sa profession, et aussi la variété et la complexité des tâches qui s’y relient. Bien que distante de celle d’un romancier professionnel, la prose est quand même assez soignée et le livre mérite d’être lu non seulement pour mieux connaitre ce métier (au delà de “Les Experts”) mais aussi parce que les histoires sont vraies et passionnantes. Il ne nous reste plus qu’à lire la suite!

André Kuhn a quant à lui un but et un style très différents. Ce professeur de l’Université de Lausanne se propose de nous faire réfléchir à propos de ce qu’un entend par “crime”, sur les statistiques criminelles dont on débat dans la presse et sur comment elles sont construites, sur l’adéquation des peines au crime. Ainsi, dans un tout petit livret (97 pages) très bien référencé il nous introduit à des notions telles que la construction sociale des normes, l’universalité de l’existence de sanctions, la stigmatisation négative des criminels, les fonctions morales et utilitaires des peines. Cet ouvrage mérite décidemment d’être lu: non seulement il nous illumine sur des concepts qu’on connait généralement peu et mal, mais en plus (en s’appuyant sur des ouvrages et articles scientifiques) il démolit certains mythes: par exemple, il n’est pas vrai que la télévision est criminogène…mais par contre réparer rapidement les dégâts sur des biens vandalisés diminue le risque d’autres dégradations. Pour en savoir plus sur ses recherches, voir ici.

Puisqu’on parlait de crime et de plages, quittons nous avec la très belle “Il pescatore” de l’italien Fabrizio de André. Bonne route!

Fabrizio de André – Il pescatore

P:S.: L'indication "posté par" ci-dessous est fausse, le post et les photos ayant été réalisés à deux; le problème informatique restant inexpliqué, on essaie de le corriger de manière artisanale en indiquant que toute correspondance pour ce post doit être adressée à "Paola et Sandra"(3ème auteur en haut à gauche). :)